Le poirier, facile de culture!
Cultivés par les Romains et les Grecs depuis 3000 ans, les poiriers font partie des arbres fruitiers les plus populaires, car faciles de culture. Nés sur le pourtour du bassin méditerranéen, ils ont besoin de soleil et aiment un sol frais, drainé et non calcaire. En respectant leurs besoins et en plantant différentes variétés, il est possible de consommer des poires presque toute l’année, grâce à la conservation hivernale.
Leur culture
L’emplacement
En avril un gel tardif peut faire griller toutes les fleurs, ou, un peu plus tard, un gros coup de vent peut faire chuter toutes les fleurs fanées. Alors, pas de poires pour l’année. C’est pour ça qu’à la plantation, il faut leur offrir un endroit protégé. C’est au soleil, dans un endroit abrité des vents et des gelées printanières que vous aurez les meilleurs résultats. Les poiriers sont auto-fertiles. Mais le fait d’installer plusieurs variétés augmente leur fertilité, car, même s’ils fructifient parfois seuls, ils préfèrent une fécondation croisée. Heureusement, il y a souvent des arbres fruitiers dans le voisinage. Ceux-ci participent activement à la pollinisation. Si vous avez la place, installez un ou deux autres poiriers. La variété ‘Williams’ est une excellente pollinisatrice, ainsi que ‘Conférence’ ou ‘Doyenné du Comice’.
Comment se fait la pollinisation ? Qui transporte le pollen ?
Le vent et les insectes pollinisateurs ! Pour attirer ces insectes, installez des haies bocagères, des massifs de fleurs mellifères, des aromatiques, offrez-leur des abris, composés de tiges creuses assemblées (bambous, par exemple)…
Le sol
Le poirier aime un sol sain, drainé, frais, riche et profond. Il déteste les sols secs et le calcaire. Comme toutes les plantes, les poiriers ont besoin d’azote, de phosphate, de potasse, de magnésium, et d’oligo-éléments comme le fer. Pratiquez une analyse de votre sol, pour savoir ce qu’il faut lui apporter au moment de la plantation.
Les acheter
De novembre à mars, vous les trouvez en racines nues, donc moins chers, puis d’avril à octobre en conteneur. En plantant à l’automne, vous permettez une meilleure installation de votre fruitier.
La taille
La taille d’hiver
Taillez les poiriers en hiver. Sans entretien, ils donnent au bout de quelques années un fouillis de branches entrecroisées, enchevêtrées, ce qui a pour principal inconvénient de ne plus laisser entrer la lumière au cœur de l’arbre et de favoriser des maladies comme la moniliose.
Supprimez les branches sèches, celles qui se gênent, se croisent ou bien qui poussent vers l’intérieur de l’arbre.
La taille en vert
La taille consiste à favoriser la formation des organes fructifères et le mûrissement des fruits ainsi qu’à maintenir une forme harmonieuse à l’arbre.
Il faut pratiquer des méthodes de taille respectueuse, en tenant compte de la végétation.
La taille en vert s’effectue en été. Elle concerne les poiriers palissés, en U, en palmettes, en cordon. Ne touchez pas aux arbres tiges, demi-tiges ou fuseaux.
Rabattez de 2/3, au sécateur, les tiges feuillues qui se sont formées au printemps et au début de l’été (si elles ont plus de 6 feuilles). Cette opération va contrôler la végétation. Si le feuillage est trop abondant, il concurrence la mise à fruit. En supprimer une partie favorise la pénétration de la lumière, ce qui aide à la coloration et à la bonne maturation des fruits.
Pincez les rameaux, afin de limiter leur croissance, en haut de l’arbre.
Profitez-en pour arquer les rameaux afin qu’ils poussent à l’horizontale, dans le but de favoriser la fructification. Courbez les rameaux encore souples, attachez-les à des rameaux proches.
Nettoyez, supprimez les branches gênantes ou abîmées.
Eclaircir
En mai et juin, les bébés fruits apparaissent, plein de promesses, sur les branches des poiriers. C’est le moment de commencer l’éclaircissage, lorsqu’ils se touchent. Laissez 5cm entre chaque. Quand ils grossissent, éclaircissez à 15cm.
Traiter
Le carpocapse, papillon apparemment inoffensif, dépose au printemps ses œufs sur les feuilles et les jeunes fruits des poiriers. Les chenilles pénètrent dans les fruits, creusent des galeries, se nourrissent de la chair. Comblées, elles sortent pour passer l’hiver au chaud, sous les écorces. Les fruits tombent prématurément et ne sont plus consommables, sauf cuits. Pour éliminer ces prédateurs, appliquez les traitements d’hiver. A base d’huiles, ils éliminent les parasites installés dans les creux de l’écorce. Composés essentiellement d’huile blanche de pétrole, ils sont assez corrosifs. Diluez-les soigneusement et n’augmentez jamais les doses indiquées. La pulvérisation s’opère en décembre puis en février, avec un dosage plus léger. Au printemps installez des pièges à phéromones qui attireront et piégeront les carpocapses.
Nettoyer les écorces des arbres
Les lichens et les mousses décorent les branches et les troncs de vos arbres.
Faut-il les ôter ?
Les lichens ne sont pas des parasites mais le résultat de l’association entre une algue et un champignon. Sensibles à la pollution, ils ne poussent que dans un espace sain, c’est donc bon signe si vous les observez dans votre jardin. Mousses et lichens vivent en symbiose avec l’arbre qui leur sert de support. Ils ne constituent pas une menace directe. Au contraire, ils protègent les troncs contre le froid et le soleil, et fournissent des matériaux pour la confection des nids d’oiseaux. Mais, sur les arbres fruitiers, ils abritent de nombreux insectes parasites : larves de carpocapse (ver de la pomme, de la poire, du noyer), œufs de pucerons, cochenilles, œufs et larves de chenilles, ainsi que des spores de champignons parasites (tavelure, moniliose, chancre…).
Pour la diversité nécessaire au jardin, laissez tranquille cette belle parure sur les vieux fruitiers qui ne produisent pratiquement plus. Par contre, nettoyez ceux qui sont productifs.
Agissez en hiver, lorsque les lichens sont bien visibles, car gonflés par l’humidité. Frottez les troncs et les branches charpentières avec une brosse métallique, pour décaper mousses et lichens, et détachez les vielles écorces qui partent en lambeaux et badigeonnez-les avec un produit bio, sans adjonction de pesticides. Sur des jeunes arbres encore peu envahis, utilisez une brosse en chiendent ou en nylon rigide.
La greffe
Le poirier se greffe sur lui-même, à partir d’un franc, obtenu de pépins de poirier. Cette méthode est parfaite pour obtenir des formes de plein vent. Pour obtenir des formes palissées ou pour les petits jardins, il est conseillé de greffer sur cognassier.
On peut aussi greffer les poiriers sur l’aubépine ou sur l’eryobotrya (le néflier du Japon) de semis.
La cueillette, la conservation, l’ensachage
Pour obtenir des fruits parfaits, beaucoup de jardiniers utilisent la méthode de l’ensachage pour les protéger de la voracité des guêpes et des oiseaux. On trouve ces sachets dans la plupart des jardineries, ou chez les grainetiers. Vous pouvez aussi en confectionner dans de vieux voilages blancs. Ou, au contraire, pour décorer le jardin, en fabriquer en tissus variés, comme des lampions multicolores.
Pour la cueillette, surveillez tous les jours vos fruits. Il est difficile de savoir quand la poire est consommable. En l’ouvrant, on a parfois la surprise de trouver le cœur déjà blet.
Le bon choix
Si vous n’avez pas la place pour des poiriers de plein vent, tiges ou demi-tiges, n’oubliez pas que les formes, U simple ou U doubles se placent partout, le long d’un mur ensoleillé.
L’architecture des palmettes est intéressante douze mois sur douze, et la productivité excellente ! La taille est délicate et obligatoire, mais amusante. Il existe des palmettes en U simple ou en U doubles, à adosser le long d’un mur. Former une palmette U double demande 5 ans à des jardiniers compétents avant d’être commercialisée. Ce qui explique son prix plus élevé à l’achat. Mais cet achat vaut le coup : l’arbuste est une véritable sculpture, et la récolte commence dès l’année qui suit la plantation.
Les poiriers sur le balcon
Ce n’est pas parce que vous habitez en ville que vous devez vous priver de poires !
Jardiner en pot, c’est jardiner partout. Grâce aux formes taillées en palmettes et aux variétés spécifiques comme ‘Garden Gem®’, pourquoi ne pas installer un mini verger sur le balcon ou la terrasse ? Prévoyez un grand pot, en terre cuite, de 40cm de diamètre minimum. Drainez bien le fond avec des graviers ou des billes d’argile. Garnissez le pot de terreau, ajoutez de l’engrais fruitier organo-minéral.
Le petit arbre peut vivre dans ce contenant pendant 5 ans, à condition que, chaque printemps, vous ôtiez 10cm de terreau en surface, pour en remettre du nouveau, accompagné du même engrais qu’à la plantation. Arrosez dès que la terre est sèche, mais ne laissez jamais stagner d’eau dans la soucoupe.
Vous avez des questions ou des doutes ? Rendez-vous dans votre jardinerie la plus proche ou un conseiller saura répondre à vos questions.
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