Pour bien récolter, il faut bien semer… c’est important ! Pour bien semer, il faut également répondre à 3 questions : où semer, quand semer et comment semer ?
Delbard vous guide en quelques lignes pour réussir vos semis en mettant tous les atouts de votre côté.
Les besoins des semences pour bien germer
Chaque espèce a ses préférences pour le lieu et la façon d’être mise en terre. Pour réussir vos semis, 3 actions primordiales :
- Choisissez les variétés les mieux adaptées à votre sol et à votre région
- Suivez un calendrier réaliste par rapport au climat local
- Préparez bien votre sol (dit ‘lit de semences’)
La préparation du sol
Pour que les semences germent sans problème, elles doivent être semées dans un sol bien ameubli en profondeur, bien drainé et affiné en surface. A l’aide d’une bêche ou d’une fourche-bêche, le sol doit être ameubli en profondeur, sans laisser de grosses mottes et en retirant les cailloux et racines de mauvaises herbes. La terre est ensuite affinée en surface à l’aide d’un rateau.
Chaleur nécessaire pour bien démarrer
Les semences sont vivantes : elles ont besoin d’eau, d’air et de suffisamment de chaleur pour germer et obtenir une bonne levée, régulière et homogène.
La température du sol ne doit pas descendre en dessous d’un minimum qui varie selon les espèces.
D’une manière générale, une température trop basse bloque la germination et les graines risquent de pourrir. Il faut donc que votre sol soit suffisamment réchauffé. Au début du printemps, très souvent, les premiers rayons de soleil ne suffisent pas. Pour commencer les semis, il faut également un sol bien ressuyé et attendre que le risque de gelées disparaisse.
Pour obtenir une bonne germination, il faut placer la semence à la bonne profondeur.
Si la terre est légère (sableuse), il est conseillé de semer à une profondeur égale à trois fois l’épaisseur de la graine. En sol lourd (argileux), à une profondeur égale à l’épaisseur de la graine. En règle générale, vous devez ne pas semer trop profond.
Attention bien prévoir des effaroucheurs pour les oiseaux gourmands !
Les différents types de semis
Les semis de légumes en pleine terre selon les températures extérieures et profondeur de semis
Il s’agit de semis dits en pépinière ou directement en place. Les semis en pépinière permettent de produire un nombre important de plants sur une surface réduite. Dès que les plants deviennent trop serrés, ils sont repiqués à l’emplacement de la culture (avantage pour sélectionner des plants vigoureux).
8 à 10° C épinard, oignon, radis
10 à 12° C carotte, chicorée, chou, laitue, petit pois
15 à 18° C céleri, cornichon, haricot, melon, tomate18 à 20° C aubergine
De 0,5 à 1 cm : aubergine, carotte, céleri, cerfeuil, chicorée, laitue, mâche, navet, persil, poireau, poirées, radis rond, tomate.
A 2 cm : betterave, chou, concombre, cornichon, courgette, épinard, melon, oignon, potiron, radis long, salsifi.
A 6 à 3 cm : petits pois, haricots, fèves.
Les semis en place sont réalisés directement à l’endroit définitif de la culture. De cette façon, vous évitez les opérations de repiquage, mais vous devrez éclaircir les cultures. Ils sont possibles pour toutes les cultures de saison (carottes, radis, pois, haricots…)
Avantages : gain de temps, pas de stress de repiquage, économie d’arrosage, précocité, résistance aux agressions.
Inconvénients : désherbages et éclaircissages obligatoires.
Je sème en lignes ou en poquets, plus rarement à la volée
Les semis en lignes
C’est la méthode la plus simple et la plus fréquemment utilisée pour les espèces potagères. Elle permet d’avoir un écartement entre les lignes adapté à chaque espèce, d’effectuer le semis à une profondeur régulière et d’entretenir ensuite plus facilement les cultures. Les lignes sont tracées à l’aide d’un manche d’outil ou avec une serfouette le long d’un cordeau.
Le semis à la volée
Sur des rangs pas trop larges (une vingtaine de centimètres), le semis à la volée est possible pour certaines espèces, en particulier les légumes racines : les carottes, les endives, les navets, les radis, les scorsonères, mais aussi les laitues, les oignons… Il permet d’augmenter les récoltes mais nécessite de bien répartir de façon homogène et régulière les semences sur la surface. Le sillon est réalisé à la bonne profondeur avec le plat de la serfouette.
Le semis en poquets
C’est également un semis en lignes qui consiste à déposer les graines au fond de trous suffisamment espacés par groupe de 3 à 5. Cette technique est utilisée pour les grosses graines (les haricots, les petits pois, les fèves, mais aussi les concombres, les cornichons, les courges et les melons). Elle permet d’obtenir des plantes vigoureuses et bien espacées sur le rang. Les deux plants les plus vigoureux sont conservés à la suite de la levée. Dans tous les cas, les semis seront recouverts d’une fiche couche de terre puis le sol sera tassé légèrement avec le plat de la main ou le dos du râteau. Cette opération, également appelée «plombage», facilite la remontée d’eau et évite que les petites graines soient déplacées lors des premiers arrosages. Ils seront réalisés délicatement en pluie fine avec la pomme de l’arrosoir.
Il faut ne pas semer tout le sachet de graines en une seule fois. En semant de petites quantités à plusieurs reprises, toutes les deux ou trois semaines par exemple, les productions seront étalées et vous récolterez des légumes au meilleur stade de maturité et au fur et à mesure de vos besoins.
Attention : en attente des semis suivants, vous devez soigneusement refermer vos sachets ouverts et les conserver dans un local frais, bien aéré et sec (une cave sèche par exemple) et fermé : attention aux souris !
Les semis de légumes à l’intérieur et sous abris
En fonction de la saison et des besoins en chaleur de chaque espèce, il faut semer à l’intérieur (en caissettes, en terrines, en godets), sous abri (souschâssis, sous tunnel) ou à l’extérieur.
Des semis bien au chaud (à l’intérieur) :
Certaines espèces délicates ont besoin de beaucoup de chaleur pour bien germer et les plantules ne supportent pas la moindre gelée. C’est pourquoi, les semis sont réalisés à l’intérieur, dans une pièce chaude et bien éclairée :
- Dans des terrines ou caissettes pour les aubergines, les tomates
- En godets pour tous les légumes fruits (aubergines, concombres, cornichons, courgettes, melons, pastèques, tomates…).
Dans le Sud-Ouest et le Midi, semez ces espèces directement en pleine terre à condition d’attendre que le sol soit suffisamment réchauffé.
Astuce Delbard : pour les semis en caissettes ou terrines, les graines sont réparties régulièrement sur la surface. Ne pas semer trop dru, mélangez avec du sable les petites graines. Il faut ensuite les recouvrir d’une fine couche de terreau de semis puis humecter à l’aide d’un pulvérisateur.
Pour favoriser la germination, il est possible de recouvrir la terrine d’un film plastique étirable ou d’une plaque de verre le temps de la sortie des plantules. Lorsque les jeunes plantes sont bien levées, il est conseillé de faire un repiquage en godets avant la mise en place définitive en pleine terre.
Les semis en godets permettent d’élever les plantes individuellement et de les transplanter bien enracinées, avec leur motte de terre.
Vos godets (en tourbe) permettent un repiquage direct avec le godet, qui se dégradera dans le sol.
Des semis à l’extérieur bien à l’abri (châssis et tunnel plastique)
Il est possible de réaliser des semis précoces d’un grand nombre d’espèces (betterave, carotte, céleri, chou, laitue, navet, petits pois, radis, tomate…) grâce à des châssis qui est le système le plus classique. Il est constitué d’un coffre (en bois, en métal, en brique) recouvert d’une plaque transparente (en verre ou plastique). Cette plaque se soulève facilement (pour l’aération et permettre les arrosages). Il peut être utilisé également pour la transplantation des plantes élevées en bacs ou en godets.
C’est un moyen de les endurcir progressivement aux conditions extérieures.
Le tunnel plastique sert également à protéger du froid les semis et les plantules. Il est moins efficace que le châssis mais plus facile à utiliser car il peut être installé sur des semis en place ou sur un lieu réservé pour les semis en pépinière. Comme pour le châssis, il est possible de relever le film plastique d’un côté pour permettre l’aération, éviter le développement de pourriture et les éventuels « coups de chaleur » dans les journées ensoleillées. Les systèmes en accordéon sont de plus en plus appréciés !
Des semis bien protégés : la plasticulture
Cette technique couramment pratiquée en maraîchage permet de protéger les semis, de hâter les cultures et ainsi de récolter plus précocement les légumes. Elle consiste à étaler sur le sol et sur les semis un film plastique qui va favoriser la germination des graines et la croissance des plantes. Ce film sert aussi de protection contre les insectes et les pluies battantes.
Le bon développement des semis
Astuce Delbard : Pour ne pas semer trop dru, les petites graines peuvent être mélangées avec du sable ou de la cendre par exemple. Ensuite, dès que les plantes atteignent 2 à 3 cm, il faut éclaircir, c’est-à-dire retirer les plantes en surnombre. Un semis en place est toujours suivi d’un ou plusieurs éclaircissages : cela consiste à arracher les plants en surnombre dans un semis trop épais. Il a pour but de laisser un espace suffisant pour le bon développement des plantes laissées en place. Conseillez d’éclaircir lorsque le sol est humide (le radis, les mâches). Après l’éclaircissage, arrosez bien pour raffermir le sol autour des plants conservés
Après la levée, un désherbage évitera la concurrence des mauvaises herbes. Les sachets de graines sont de plus en plus informatifs. Ils comportent un grand nombre d’indications sur la réalisation des semis (période, profondeur, type, distance entre les rangs), l’éclaircissage, l’entretien de la culture et la période de récolte.
Vous avez des questions ou des doutes ? Rendez-vous dans votre jardinerie la plus proche ou un conseiller saura répondre à vos questions.
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